Le décor est solennel, mais le ton est tranchant. Ce mardi 9 septembre, Patrick Muyaya, ministre congolais de la Communication et des Médias, a transformé la tribune du Conseil des droits de l’homme en un véritable appel à la conscience mondiale. Face aux atrocités répétées dans l’Est de la RDC, Kinshasa ne demande plus : elle exige.
« Il est temps de briser l’impunité », a lancé Muyaya, appelant à la création immédiate d’une commission d’enquête indépendante pour documenter les crimes, identifier les auteurs et rendre justice aux victimes. Le gouvernement congolais exhorte la communauté internationale à décaisser sans délai les moyens nécessaires. L’heure est grave : les massacres se poursuivent, les responsabilités s’effacent, et les victimes attendent.
À Genève, Kinshasa a aussi réglé ses comptes avec les rumeurs. Certaines voix internationales évoquent encore un rapprochement entre les FARDC et les FDLR. Faux, tranche Muyaya :
> « Les FARDC sont une armée nationale, républicaine, soumise au droit international. Il n’existe aucun lien de commandement ni d’alliance politique avec les FDLR. »
Le ministre démonte les conclusions de la Mission d’établissement des faits du Haut-Commissariat, qu’il juge biaisées et injustes. Toute accusation de collusion est qualifiée d’infondée et dangereuse, et les militaires soupçonnés de dérapage font l’objet de sanctions disciplinaires et judiciaires.
Muyaya dénonce une « fausse symétrie inacceptable » entre l’armée congolaise et les groupes armés.
> « Comparer une institution républicaine à des milices criminelles qui vivent de la terreur et de l’exploitation illégale est moralement intenable. »
Cette mise au point vise à restaurer la légitimité de l’État congolais, souvent brouillée par des lectures internationales approximatives.
Aux côtés de Samuel Mbemba, ministre des Droits humains, Muyaya a défendu une vision claire : justice pour les victimes, dignité pour le peuple. La RDC ne veut plus être un théâtre de violences importées, mais un acteur souverain de sa propre mémoire et de sa propre justice.
Merveille Maleya


