Le ton a changé, et le décor aussi. Ce jeudi, Firmin Mvonde Mambu, Procureur général près la Cour de cassation, a été reçu par le nouveau ministre de la Justice et garde des Sceaux, Guillaume Ngefa Andali. Une rencontre officielle, mais surtout un moment de bascule : celui d’un rapprochement inédit entre deux figures clés du système judiciaire congolais, après une période de friction institutionnelle.
« Nous regarderons tous dans la même direction. Croyez-moi, les résultats seront palpables. Le temps de la relance est arrivé », a déclaré Mvonde, visiblement soulagé de tourner la page.
Car cette page, justement, était marquée par une relation conflictuelle avec l’ancien ministre de la Justice. Une cohabitation difficile, faite de désaccords ouverts et de blocages stratégiques, qui avait fini par gripper l’appareil judiciaire. Aujourd’hui, le PG parle de « synergie », de « relance », et d’un engagement commun pour redresser un secteur miné par les lenteurs, les suspicions et les failles structurelles.
Guillaume Ngefa, nouveau venu dans l’arène, incarne une promesse de rupture. Son profil technocratique et son style plus sobre contrastent avec les postures de son prédécesseur. Face à lui, Mvonde semble vouloir jouer la carte de l’apaisement, tout en gardant son cap : celui d’une justice conquérante, visible, et au service du peuple.
Mais les Congolais, eux, attendent plus que des mots. Ils veulent des actes : des réformes concrètes, une indépendance judiciaire réelle, et une fin des interférences politiques. La relance annoncée ne pourra se contenter d’un changement de ton — elle devra se traduire dans les tribunaux, les procédures, et les décisions.
La rencontre du 21 août est un signal. Mais c’est aussi un test. Le système judiciaire congolais ne peut plus se permettre des alliances de circonstance. Il lui faut une vision, une stratégie, et une volonté partagée de transformation. Le peuple congolais, longtemps relégué au rôle de spectateur, pourrait bien devenir le juge de paix de cette nouvelle dynamique.
Merveille Maleya


