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0 La Haute Cour militaire a tranché. Après plus de deux ans d’instruction, de spéculations et de silences pesants, François Beya Kasonga, ancien conseiller spécial du président Félix Tshisekedi en matière de sécurité, est acquitté. Le verdict tombe comme une pierre dans l’eau : sans éclaboussures, sans explications.
Poursuivi pour « complot contre la vie du chef de l’État », « offense au chef de l’État », « violation de consigne » et « incitation des militaires à la désobéissance », Beya voit toutes les charges s’effondrer. Deux co-accusés, Guy Vanda Nowa Biama et le colonel Kalenga Kalenga Pierre, sont également blanchis. Seuls deux agents subalternes écopent de 17 mois de servitude pénale pour « violation de consigne » — une peine déjà purgée.
L’affaire Beya n’a jamais été un simple dossier judiciaire. Son arrestation en février 2022, brutale et opaque, avait semé le trouble jusque dans les cercles du pouvoir. Ancien pilier des services de sécurité sous Mobutu, Kabila père et fils, puis Tshisekedi, Beya incarnait une continuité stratégique que le régime semblait vouloir rompre.
Mais à l’heure du verdict, aucune ligne de fracture ne s’assume. Le ministère public, qui réclamait une peine symbolique d’un an dont six mois avec sursis, invoquait l’âge et la santé du prévenu. La défense, elle, dénonçait un procès sans preuves, fondé sur des soupçons politiques. La Cour, elle, se contente d’acquitter — sans commentaire.
François Beya, aujourd’hui en France pour raisons médicales, n’a jamais repris la parole publiquement. Son silence, comme celui des institutions, laisse un vide stratégique. Que révèle ce procès sur les mécanismes de pouvoir, sur les luttes internes, sur les zones grises de la sécurité nationale ? Rien n’est dit. Tout reste à décrypter.
Junior BEYA
