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0 Depuis la tribune du Global Gateway Forum, le président congolais Félix Tshisekedi a lancé un appel solennel à son homologue rwandais Paul Kagame, l’invitant à mettre fin à l’escalade militaire dans l’Est de la République démocratique du Congo. Dans un discours empreint de gravité et de responsabilité, il a choisi la voie du dialogue et de la grandeur diplomatique, suspendant toute demande de sanctions au profit d’une offre de paix.
> « En aucun moment, je n’ai affiché une attitude belliqueuse… Nous sommes les deux seuls capables d’arrêter cette escalade », a déclaré Tshisekedi, prenant à témoin le forum international et « le monde entier ».
Le chef de l’État congolais a appelé à « la paix des braves », exhortant son homologue à ordonner l’arrêt des hostilités menées par le M23, groupe armé accusé d’être soutenu par Kigali.
> « Cela demande que vous donniez l’ordre aux troupes du M23 qui sont soutenues par votre pays d’arrêter cette escalade qui a fait suffisamment de morts », a-t-il insisté.
Dans un geste diplomatique fort, Tshisekedi a suspendu son plaidoyer pour des sanctions internationales, préférant une sortie par le haut :
> « Il n’est pas trop tard pour bien faire. Il est temps d’arrêter et de nous tourner vers la paix et le développement. »
Ce message intervient alors que les tensions entre Kinshasa et Kigali restent vives, malgré les efforts de médiation menés par l’Union africaine et les chefs d’État de la région. Le processus de paix de Luanda, amorcé en 2022, avait connu une avancée significative avant d’être interrompu par le retrait du Rwanda lors de la cérémonie finale.
L’appel du président Tshisekedi ne relève pas simplement d’un geste diplomatique : il incarne une posture de responsabilité historique face à une crise qui menace non seulement la stabilité de la région des Grands Lacs, mais aussi la crédibilité des mécanismes africains de résolution des conflits. En suspendant la logique des sanctions pour privilégier celle du dialogue, le chef de l’État congolais redonne sens à la parole politique comme levier de paix.
Mais cette main tendue ne peut rester suspendue dans le vide. Elle interroge la volonté réelle des dirigeants africains à dépasser les logiques d’influence et de repli stratégique. Elle invite à repenser la souveraineté non comme un affrontement de puissances, mais comme une co-construction de sécurité et de développement partagé.
Dans un monde où les appels à la paix sont souvent noyés dans le vacarme des armes, Tshisekedi choisit de parler haut pour éviter de frapper fort. Et si la grandeur politique résidait justement dans cette capacité à désarmer les postures avant les fusils ?
Merveille Maleya
