Steve Mbikayi recadre Maxime Prévot : “Le Congo n’a pas besoin de dialogue, mais de stabilité”

Steve Mbikayi recadre Maxime Prévot : “Le Congo n’a pas besoin de dialogue, mais de stabilité”

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La récente prise de parole du ministre belge des Affaires étrangères, Maxime Prévot, sur la condamnation à mort de l’ancien président Joseph Kabila et son appel à un dialogue national en RDC, a suscité une vive réaction du député congolais Steve Mbikayi. Dans une tribune au ton souverainiste assumé, l’élu dénonce une ingérence diplomatique déguisée et rappelle les principes fondamentaux de la souveraineté nationale.

Pour Mbikayi, tout citoyen, qu’il soit congolais ou étranger, peut avoir une opinion sur l’actualité congolaise — mais dans un cadre privé. Qu’un ministre étranger s’autorise à commenter publiquement une décision judiciaire et à suggérer une voie politique à suivre, cela relève d’un franchissement de ligne rouge. « Ce n’est pas à Maxime Prévot d’en parler publiquement », tranche-t-il, soulignant que l’élégance diplomatique impose des canaux discrets : notes verbales, entretiens bilatéraux, appels entre homologues ou discussions dans des forums multilatéraux. Et encore faudrait-il que cette correction soit réciproque.

Mbikayi s’étonne du silence du ministre belge face aux turbulences politiques françaises. Il cite la chute de trois gouvernements en moins d’un an, la dissolution de l’Assemblée nationale par Emmanuel Macron, et les condamnations judiciaires de figures comme Nicolas Sarkozy ou Marine Le Pen. « Pourquoi Maxime ne demande-t-il pas à son voisin d’organiser un dialogue inclusif inter-français ? », interroge-t-il, dénonçant un respect asymétrique qui révèle, selon lui, un réflexe paternaliste hérité d’une tradition coloniale.

Mais au-delà de la posture belge, c’est l’attitude de l’opposition congolaise qui est mise en cause. Mbikayi estime que certains opposants, notamment ceux réfugiés à l’étranger, cherchent à instrumentaliser des chancelleries étrangères pour relancer leur carrière politique. Après avoir boycotté les élections ou essuyé des défaites, ils réclament un dialogue non pas pour créer l’harmonie nationale, mais pour obtenir un repêchage institutionnel. « Une opposition forte n’implore pas le pouvoir d’organiser un dialogue ; elle impose un rapport de force sur le terrain », martèle-t-il.

Dans ce contexte, le député juge que le Congo n’a pas besoin d’un dialogue national dicté par des agendas extérieurs, mais d’une consolidation de sa stabilité et de son intégrité territoriale, notamment face à la guerre d’agression menée par le Rwanda. Il appelle à une responsabilité politique endogène, où les Congolais prennent en main leur destin sans délégation diplomatique.

Au-delà du cas Prévot, Steve Mbikayi pose une question essentielle : celle des limites de la diplomatie dans les affaires internes d’un État souverain. Son plaidoyer ne se contente pas de dénoncer une parole étrangère jugée intrusive ; il interpelle sur la posture de l’opposition congolaise, sur sa capacité à construire un rapport de force national, et sur les risques d’une externalisation du débat politique. Le dialogue, s’il doit avoir lieu, ne peut être un raccourci politique. Il doit être une exigence nationale, portée par les Congolais eux-mêmes, dans un cadre de responsabilité, de respect mutuel et de vision stratégique. Toute autre démarche risque de fragiliser davantage le socle républicain.

Merveille Maleya

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