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0 Le 5 novembre prochain, Kinshasa accueillera le neuvième sommet ordinaire des chefs d’État et de gouvernement de la Conférence Internationale sur la Région des Grands Lacs (CIRGL), dans un contexte régional marqué par des tensions persistantes et une coopération interétatique souvent mise à l’épreuve.
Selon le rapport du Conseil des ministres du 3 octobre, la République démocratique du Congo succédera à l’Angola à la présidence tournante de l’organisation pour un mandat de deux ans. Cette passation de pouvoir confère à la RDC la responsabilité de diriger l’ensemble des instances intergouvernementales de la CIRGL, une structure créée sous l’impulsion des Nations unies et de l’Union africaine, mais dont les résultats concrets restent encore en deçà des ambitions initiales.
Le sommet de Kinshasa se tiendra sous le thème : « Consolidons la paix, la stabilité et le développement dans la région des Grands Lacs », une formule qui résonne comme un appel à la revitalisation d’un mécanisme régional souvent critiqué pour son manque d’efficacité. Huit réunions préparatoires sont prévues, impliquant les ministères sectoriels et les délégations des États membres, dans le but de structurer les priorités diplomatiques et opérationnelles.
Pour le ministère de l’Intégration régionale Floribert Anzuluni, ce sommet représente un tournant stratégique : l’occasion de repositionner la CIRGL comme levier de stabilité et de développement durable. Mais cette ambition soulève des interrogations : la RDC, elle-même confrontée à des défis sécuritaires internes et à des tensions diplomatiques avec certains voisins, pourra-t-elle incarner ce rôle de chef d’orchestre régional sans reproduire les blocages institutionnels du passé ?
Au-delà des discours, le sommet de Kinshasa sera scruté comme un test grandeur nature de la capacité des États membres à dépasser les logiques bilatérales pour construire une gouvernance régionale cohérente, inclusive et tournée vers les populations.
Merveille Maleya
