À Kinshasa, le spectacle désolant digne d’une scène sortie tout droit de THE WALKING DEAD illustre une réalité inquiétante : l’infrastructure ferroviaire du train interurbain est en train de sombrer dans l’abandon le plus total. Loin d’être l’effet de simples phénomènes naturels comme les érosions de Malueka ou Kindele, c’est la conséquence directe d’une gestion catastrophique menée par le directeur général de l’ONATRA, dont la gouvernance défaillante met aujourd’hui en péril la sécurité des usagers et la fiabilité d’un service public pourtant essentiel.
Au lieu de prioriser la sécurisation et la réhabilitation urgente des infrastructures existantes, l’ONATRA semble avoir engagé une fuite en avant irresponsable, marquée par une négligence déconcertante. Tandis que les voies s’effondrent et que les risques d’accidents se multiplient, les décisions prises apparaissent comme un déni de réalité, nourrissant frustrations et inquiétudes dans l’opinion publique.
Dans ce contexte, l’attitude du ministre des Transports, Jean-Pierre Bemba, interpelle. Lui qui incarne une figure politique respectée, capable de peser sur les arbitrages stratégiques, semble étrangement absent du débat. Pourquoi ne pas exiger un audit public de l’ONATRA ? Pourquoi ne pas imposer une feuille de route claire, avec des indicateurs de performance et des échéances contraignantes ?
Le ministre ne peut plus se contenter d’un rôle d’observateur. Il est garant de la sécurité des infrastructures, de la cohérence des investissements, et de la continuité du service public. Son silence devient complice d’une dérive institutionnelle qui menace la vie des citoyens.
Kinshasa ne peut plus attendre. Le ferroviaire urbain n’est pas un luxe, c’est une nécessité vitale. Le DG de l’ONATRA doit répondre de ses choix, et le ministre des Transports doit sortir de l’ombre. Les Kinois méritent des infrastructures sûres, une gouvernance transparente, et des responsables qui assument leurs fonctions. Le temps des promesses est révolu : place à l’action, à la reddition de comptes, et à la reconstruction d’un service public digne de ce nom.
LT


