Ce samedi, le Centre culturel et artistique des pays d’Afrique centrale (CCAPAC) s’est transformé en un véritable théâtre politique. Le président Félix Antoine Tshisekedi, en tant que Haute Autorité de l’Union sacrée de la Nation (USN), a présidé le deuxième congrès de sa plateforme. Au-delà des discours d’unité, c’est une opération de verrouillage stratégique qui s’est mise en place.
Le congrès, placé sous le thème évocateur « Tous unis, écrivons l’histoire glorieuse de notre pays avec son Excellence Félix Antoine Tshisekedi Tshilombo et l’Union sacrée de la Nation », a permis une refonte complète des textes fondateurs. Une nouvelle charte, un règlement intérieur révisé, une réorganisation interne : l’USN se dote d’un cadre plus structuré, plus hiérarchisé, et surtout plus aligné sur la volonté présidentielle.
Le professeur André Mbata, Secrétaire permanent, a salué une « étape très importante » pour la cohésion. Mais au-delà de cette rhétorique, le message est clair : l’USN devient un bras politique discipliné, recentré autour du leadership de Tshisekedi.
Dans son discours d’ouverture, le chef de l’État a marqué sa présence non pas comme invité, mais comme garant du processus. Il a déclaré être venu pour « vérifier personnellement » la conformité des procédures et l’unanimité des décisions. Une manière de rappeler que rien ne se décide sans son aval.
Concernant la question du dialogue, Tshisekedi a été catégorique : « Il n’y aura jamais de dialogue en dehors de ma propre initiative. » Cette déclaration redéfinit clairement les contours du débat national en excluant toute médiation extérieure ou initiative parallèle. Le dialogue est possible, mais il est sous son contrôle total.
Autre point marquant, le congrès a officiellement exprimé son soutien à l’Accord de paix de Washington et aux négociations de Doha. Cette prise de position élargit le champ d’action de l’USN au-delà des frontières nationales, l’inscrivant dans la diplomatie présidentielle. L’USN n’est plus une simple coalition électorale ; elle devient un vecteur de la politique étrangère congolaise.
Ce congrès consacre une présidentialisation assumée de la plateforme. L’unanimité affichée, la révision des textes, le contrôle du processus et la monopolisation du dialogue dessinent une architecture politique où la loyauté prime sur la pluralité.
En clôture, le Président a juré de « ne jamais trahir le Congo » et a appelé les membres de l’USN à en faire « une force politique pour le peuple ». Une promesse solennelle qui sonne aussi comme un appel à l’alignement total.
Merveille MALEYA


