Exigée par le Président du sénat Jean-Michel Sama Lukonde lors de l’ouverture de la session parlementaire de septembre lundi, Noël Tshani Muadiamvita s’inscrit en faux contre la construction d’un siège approprié au sénat et recommande la suppression pure et simple du Sénat en vue de réallouer les fonds dus aux priorités nationales.
En effet, au cours de la rentrée parlementaire lundi 16 septembre, le Président du Sénat congolais a souligné l’impérieuse nécessité de doter à tout prix le Parlement d’un siège propre à lui, car le Palais du Peuple étant utilisé provisoirement depuis 30 ans. Sama Lukonde avait également appelé à la mise en œuvre de ce projet durant cette législature, en collaboration avec la chambre basse du parlement.
Réagissant à cet appel de Sama Lukonde à ses pairs sénateurs, Noël Tshani a exprimé sa désapprobation sur son compte X.
L’initiateur de la loi de Père et de Mère, a indiqué sans ambages que, malgré le fait que le Palais du Peuple soit un siège temporaire, il reste tout de même adéquat pour que soient exercées les fonctions parlementaires actuelles.
D’après cet expert en finances publiques, la priorité devrait être accordée aux domaines essentiels de la vie publique comme l’éducation, la santé, et la lutte contre la pauvreté, plutôt qu’à la construction d’un nouveau siège du parlement.
Noël Tshani a précisé que les fonds disponibles devraient être utilisés pour des projets ayant un impact direct sur la vie des congolais lambdas, sur leur social.
À cet effet, Noël Tshani Muadiamvita suggère à ce que, une fois les ressources financières de l’État devenues plus conséquentes, qu’un projet global pourrait être envisagé afin de réorganiser toutes les institutions publiques, y compris la construction d’un nouveau siège pour le Parlement et les ministères.
En attendant, d’après cet acteur politique congolais, les parlementaires doivent utiliser le Palais du Peuple de manière efficace en se concentrant sur l’élaboration de lois de qualité sans oublier de réduire sensiblement les dépenses publiques pouvant en découler.
Poussant très loin son raisonnement, Noël Tshani, a également placé le curseur sur la pertinence d’un parlement bicaméral, posant la question de savoir si la RDC ne devrait pas envisager la suppression du Sénat afin de réduire les coûts et réinvestir les économies dans des projets de développement et de réduction de la pauvreté.
Toutefois, cette dernière suggestion appelle à une évaluation critique et profonde de l’efficacité des institutions congolaises et de leur impact financier sur le budget global de la RDC.
Car, estime-t-il à quoi peut servir une institution budgétivore qui n’influe en rien sur la situation socio-économique de la nation.
Basile MUYA


