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0 Le Président Félix Antoine Tshisekedi Tshilombo n’a pas participé à la réunion virtuelle des chefs d’Etat de la Communauté des Etats d’Afrique de l’Est (EAC) qui s’est tenue ce vendredi 7 juin 2024. Cette rencontre tenue en mode virtuel et présidée par le président de l’Organisation sous régionale, Salva Kiir Mayardit, Chef de l’Etat du Sud Soudan, a tablé sur deux points essentiels, à savoir l’examen de la proposition de nomination d’un nouveau Secrétaire Général et l’examen de la proposition de nomination d’un juge à la Division de première instance de la Cour de justice de l’Afrique de l’Est. En parallèle, les Chefs d’État des pays membres ont aussi examiné le rapport des réunions consultatives du président du Sommet sur les relations avec les États partenaires dans la communauté Est-africaine.
Par ce geste, le Chef de l’Etat congolais Félix Tshisekedi a voulu exprimer sa désapprobation des propos tenus notamment par le président kenyan William Ruto sur la situation dans l’Est de la RDC. La présidence congolaise, qui a peu apprécié les déclarations de William Ruto sur la crise sécuritaire dans l’Est de la RDC, entend le faire savoir auprès de Nairobi et des autres pays membres de l’East African Community.
En effet, lors de son dernier périple aux Etats-Unis, le président kenyan William Ruto a ouvertement soutenu le Rwanda dans le conflit qui oppose ce dernier à la RDC, en affirmant que les militaires rwandais ne sont pas présents sur le sol congolais et que la guerre qui sévit à l’Est de la RDC est affaire des Congolais qui se battent entre eux. Pourtant, plusieurs rapports des enquêtes internationales indépendantes attestent, preuves à l’appui, que le Rwanda est bien impliqué de manière directe dans le conflit armé qui déchire l’Est de la RDC, causant des morts et des déplacements massifs des populations, et favorisant le pillage à ciel ouvert des ressources de la RDC.
Au sein de l’opinion nationale et même dans le milieu diplomatique, les propos du président kényan William Ruto sont vus à la limite de la provocation d’un Etat souverain. Pour les Congolais, le président Ruto n’a eu aucun respect pour la RDC et aucune compassion pour ces millions de déplacés à cause de la barbarie du Rwanda. Une position à laquelle Kinshasa devait absolument réagir.
Si Félix Tshisekedi s’absente d’une réunion virtuelle, peut-il aller jusqu’à faire partir la RDC de l’EAC alors que c’est lui-même qui avait engagé le pays à adhérer à cette organisation sous-regionale, vantant au passage les avantages qu’aurait à gagner le pays en étant membre de cette organisation ? Et si cette tension diplomatique entre la RDC et le duo Kenya-Rwanda persistait, qui serait le plus grand perdant ?
Toutes proportions gardées et tous paramètres pris en compte, la RDC parait plus important au sein de l’EAC en terme de potentiels. Non seulement que le pays de Lumumba compte plus de 100 millions d’habitants, ce qui représente un grand marché pour les opérateurs économiques qui pourraient y trouver un débouché certain pour leurs produits, mais il regorge également des minerais et autres ressources naturelles qui intéressent les Etats voisins. Dans cette balance, les entrepreneurs congolais perdraient les avantages des tarifs préférentiels ou avantages douaniers accordés aux ressortissants des Etats membres si jamais la RDC se décidait de quitter l’EAC.
Dans les rapports bilatéraux RDC-Kenya, c’est le pays de William Ruto qui sortirait grand perdant. Les intérêts économiques du Kenya en RDC, tels que EquityBCDC, TMB et Kenya Airways, pour ne citer que ceux-ci, verraient l’horizon s’assombrir.
Quant au Rwanda, il subit déjà les revers de sa politique belliqueuse en RDC. De plus en plus des langues se délient pour dénoncer le régime de Paul Kagame.
Que nous réservent les jours à venir ? Wait and see…
JBK
