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0 De plus en plus de Congolais se plaignent de la qualité de la desserte en électricité à Kinshasa. Dans plusieurs quartiers de la capitale congolaise, l’électricité est devenue une denrée rare et cela impacte négativement le développement de la ville. Alors que les plaintes se multiplient, du côté de la Société nationale d’électricité (Snel), l’on se bat comme un diable dans le bénitier pour tenter de rassurer mais, lassés de paroles dépourvues d’actions, la population espère plus de belles paroles qui sont parfois contradictoires.
Au lieu de s’atteler à la réalisation de l’objet social qui est de produire, de transporter, de distribuer et commercialiser l’énergie électrique à travers le territoire national, le mandataire actuel produisent plutôt des communiqués pour expliquer les coupures intempestives qu’ils sont incapables de maîtriser.
Une ville alimentée par des groupes électrogènes
Ainsi, depuis quelques semaines, les dirigeants de la Snel font savoir que les coupures, mieux, les délestages sont causés par des machines et installations vétustes. Ils annoncent que le travail de réparation desdits appareils ne prendra pas beaucoup de temps. Dans son communiqué du 4 mai dernier, le département de distribution de Kinshasa avait annoncé la fin des travaux d’entretien des équipements électromécaniques au poste de Lingwala. Ceci devait permettre la normalisation de la desserte dans plusieurs communes de la ville à savoir Gombe, Lingwala, Kasa Vubu, Bandalungwa, Ngaliema, Bumbu et Selembao.
Pourtant, aucun changement positif n’a été visible. Quelques jours plus tard, soit le 9 mai dernier, le même département de distribution de Kinshasa est revenu avec un autre communiqué pour informer la clientèle que ce sont les arrêts des groupes G23 et G27 de la centrale hydroélectrique d’Inga II qui ont occasionné les perturbations de la desserte en électricité à Kinshasa. Même si le communiqué a annoncé que des mesures étaient diligentées pour parer au plus pressé à cette situation, les Kinois sont de plus en plus sceptiques.
Conséquence, plusieurs quartiers des communes de la capitale sont alimentés par des groupes électrogènes. Les Kinois n’hésitent plus à dénoncer la passivité du Directeur général et de ses proches collaborateurs dans la recherche des solutions idoines pour desservir aux populations cette énergie électrique qui se fait de plus en plus rare.
Lorsqu’on interroge l’actuel DG, c’est soit son directeur de cabinet qui s’interpose, soit encore celui de la DDK qui ne fournit toujours aucune explication plausible. Ils justifient constamment ces coupures par la vétusté des équipements de production, de transport et de distribution de l’énergie électrique. Ils ajoutent même que c’est la forte densité de la population qui ne permet pas de distribuer du courant électrique sur l’ensemble du pays.
Au moment où la RDC aspire à l’émergence, la Snel semble toujours attirer le pays vers le bas, notamment à cause de sa mauvaise desserte en électricité. La quantité totale d’énergie électrique produite bénéficie à 35% des habitants des milieux urbains tandis que le milieu rural n’est couvert qu’à concurrence de 1% seulement. En tout, moins de 10% de la population congolaise a accès à l’électricité contre 40% en Afrique subsaharienne. Pourtant, le pays est potentiellement riche en ressources hydroélectriques qui sont estimées à 100.000MW. Ainsi, la majorité de la consommation énergétique du pays est à base de bois et de charbon de bois. Pour ceux qui ont la chance d’être raccordés au réseau électrique de la SNEL, le quotidien se résume en plusieurs coupures de courant intempestives, des délestages sévères et des facturations fantaisistes, signale un observateur bien informé sur des questions énergétiques.
Plus grave, même l’Etat ne paye pas ses factures d’électricité. Il existe ainsi une importante dette accumulée par le Gouvernement auprès de l’énergéticien. Dans le même temps, la société est lourdement endettée.
La Transparence
