Projet des 1000 maisons : Le CPVS révèle un désastre budgétaire orchestré par Nicolas Kazadi

Projet des 1000 maisons : Le CPVS révèle un désastre budgétaire orchestré par Nicolas Kazadi

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Quand l’urgence sociale devient prétexte à l’opacité financière

Le Conseil présidentiel de veille stratégique (CPVS), dirigé par François Muamba, a publié un rapport accablant sur le projet des 1000 maisons à Mukilango, censé reloger les sinistrés des inondations de Mont-Ngafula. Trois ans après son lancement, aucune habitation n’a été livrée, malgré le décaissement de plus de 54 millions USD. Ce fiasco met en lumière une gouvernance budgétaire défaillante, pilotée par l’ancien ministre des Finances, Nicolas Kazadi, dont les méthodes de gestion sont désormais au cœur d’une mise en cause institutionnelle.

Le CPVS ne dénonce pas seulement un retard de chantier, mais une absence totale de cadre légal et réglementaire :

– Le projet n’a jamais été officialisé par décret ou arrêté.
– La passation des marchés s’est faite sur la base d’un “accord informel” entre Kazadi et le ministre de l’Urbanisme, en violation des règles de transparence.
– Le Fonds national de l’habitat (FONHAB), censé certifier les paiements, n’a validé aucune facture.
– Les organes techniques (ACOPRIM, CT-PDU) ont été marginalisés ou réduits à des rôles d’observateurs passifs.

– 94 % du budget (54,05 millions USD) a été débloqué en faveur de l’entreprise turque Milvest.

– Le taux d’exécution physique est de 27 %, selon le CPVS.

– Aucun audit préalable, aucune traçabilité des paiements, aucun mécanisme de garantie.

– Le CPVS parle d’un “décalage structurel entre les flux financiers et les résultats concrets”.

Le schéma observé à Mukilango n’est pas isolé. Il reflète une méthode déjà critiquée dans d’autres projets sous Kazadi :

– Procédures d’urgence abusives : plus de 300 paiements en 2022, dont 60 pour la Présidence, sans appel d’offres ni traçabilité.

– Projets surfacturés : les lampadaires et les forages d’eau, devenus emblèmes d’une gestion budgétaire déconnectée des réalités.

– Kinshasa Arena : confiée à Milvest, elle accumule les retards et les dépassements budgétaires sans justification publique.

Calcul d’impact : une gouvernance à haut coût

– Coût moyen par maison (théorique) : 57 480 USD.
– Coût réel par maison livrée : 0 USD
– Nombre de familles relogées : 0 USD
– Nombre de vies perdues depuis les inondations : en hausse, selon le CPVS.
– Enfants privés d’éducation : plusieurs centaines, faute de relogement et d’aide humanitaire.

Le CPVS alerte sur la “décrédibilisation de la parole présidentielle” : les sinistrés, toujours sans relogement ni aide humanitaire, perdent confiance dans les engagements de l’État. Le rapport appelle à :

– Un audit immédiat par l’Inspection générale des finances (IGF).
– La reprise urgente des travaux.
– La libération des matériaux bloqués au port de Matadi.
– Une assistance humanitaire immédiate.

Le rapport du CPVS ne révèle pas simplement un retard de chantier : il expose une méthode, un système, une logique de gouvernance où l’urgence sociale devient prétexte à l’opacité, et où les millions s’évaporent sans trace ni résultat. Nicolas Kazadi, en tant que maître d’œuvre budgétaire, ne peut se réfugier derrière les procédures qu’il a lui-même contournées. Il incarne une gestion où l’informel prime sur le droit, où les promesses présidentielles sont vidées de leur substance par des accords tacites et des circuits parallèles.

Ce projet des 1000 maisons, censé incarner la résilience nationale, est devenu le miroir d’une gouvernance sans garde-fous, où l’argent public circule plus vite que les actes officiels, et où les victimes attendent dans le silence ce que les institutions n’ont jamais livré.

Il ne s’agit plus de pointer des dysfonctionnements : il faut nommer les responsabilités. Le CPVS a fait son travail. L’Inspection générale des finances est interpellée. Le Parlement est sommé de sortir de sa passivité. Et la justice, si elle veut encore mériter ce nom, doit se saisir de ce dossier.

Car si l’État ne peut garantir un toit aux sinistrés, qu’il garantisse au moins que ceux qui ont vidé les caisses sans livrer une seule maison ne dormiront pas tranquilles.

Merveille Maleya

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