Godé Mpoyi s’érige en principal détracteur du gouvernement Suminwa

Godé Mpoyi s’érige en principal détracteur du gouvernement Suminwa

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Alors que le franc congolais enregistre une remontée inattendue face aux devises étrangères, fruit d’une intervention monétaire stratégique, c’est un député de la majorité, Godé Mpoyi, qui s’érige en principal détracteur du gouvernement. Une posture qui interroge la discipline politique, la cohésion institutionnelle et la maturité démocratique d’un pouvoir censé parler d’une seule voix.

La Banque centrale du Congo a récemment injecté plusieurs millions de dollars sur le marché des changes, provoquant une appréciation du franc congolais. Ce signal, salué par les autorités, traduit une volonté de stabilisation monétaire dans un contexte de volatilité chronique. Mais cette dynamique, bien que positive, repose sur des mécanismes conjoncturels : absence de relance productive, dette intérieure non apurée, et dépendance aux réserves de change. La question centrale demeure : cette tendance est-elle durable ou simplement artificielle ?

Dans une démocratie fonctionnelle, l’opposition est censée incarner la critique, interroger les choix économiques et proposer des alternatives. En RDC, ce rôle semble paradoxalement endossé par la majorité elle-même. Godé Mpoyi, député et pasteur, accuse le gouvernement de « maquiller » les indicateurs économiques et de « tromper la population » avec une embellie qu’il juge illusoire. Cette sortie publique, loin d’être une simple maladresse, constitue une rupture de solidarité politique et une faute institutionnelle majeure. Elle fragilise la cohésion de la majorité et brouille les repères démocratiques.

Lorsque les élus censés défendre l’action publique s’emploient à la décrier, c’est l’ensemble de l’architecture institutionnelle qui vacille. L’opposition, silencieuse sur ce dossier, semble reléguée au second plan, tandis que la majorité se critique elle-même. Ce renversement des rôles interroge : s’agit-il d’un signe de vitalité démocratique ou d’un dysfonctionnement structurel ? L’indiscipline politique devient ici un révélateur d’une crise plus profonde : celle de la gouvernance, de la responsabilité collective et de la lisibilité institutionnelle.

L’intervention de Godé Mpoyi ne relève pas d’un simple désaccord technique. Elle incarne une crise de cohésion politique et une fragilité structurelle dans la gouvernance. Si la majorité devient son propre opposant, elle prive le débat démocratique de ses repères et expose le pouvoir à une instabilité interne aux conséquences imprévisibles. Dans un pays où chaque signal économique devrait être l’occasion d’un débat structuré, la fragmentation du discours majoritaire devient un obstacle à la construction d’une vision commune.

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