Face à la recrudescence de cas tragiques liés au refus de prise en charge des urgences médicales vitales, le Ministère de la Santé Publique, Hygiène et Prévoyance Sociale a pris une décision sans appel : désormais, aucun établissement de santé, qu’il soit public ou privé, ne pourra refuser de soigner un patient en danger de mort immédiat, quelle que soit sa situation financière.
L’arrêté ministériel signé ce jour par le Ministre de tutelle marque un tournant dans la politique sanitaire congolaise. Il consacre le droit à la vie comme principe non négociable et impose aux structures médicales une obligation de prise en charge immédiate, sans condition préalable de paiement.
Ces dernières années, plusieurs décès évitables ont été signalés dans des hôpitaux de Kinshasa et des provinces, où des patients en détresse ont été refoulés faute de moyens. Le ministère dénonce une dérive contraire à l’éthique médicale et à la déontologie professionnelle.
> « La vie humaine ne peut être soumise à un préalable financier. L’urgence vitale impose une réponse immédiate, sans calcul ni condition », affirme une source proche du cabinet ministériel.
Le texte, référencé sous le numéro 01250/CAB/MIN/SPHPS/2025, stipule notamment :
– L’interdiction formelle de refuser les soins en cas d’urgence médicale vitale.
– L’obligation de prise en charge immédiate, sans exigence de paiement ou de garantie.
– Des sanctions disciplinaires, administratives et pénales en cas de non-respect.
– La mobilisation de l’Inspection Générale de la Santé pour assurer le suivi et le contrôle.
L’urgence médicale vitale est définie comme toute situation où la vie d’un patient est menacée sans intervention rapide. La prise en charge immédiate inclut les soins nécessaires à la stabilisation du patient et à la préservation de sa vie.
L’Inspection Générale de la Santé est désormais tenue de produire des rapports réguliers et de proposer des sanctions à l’encontre des établissements fautifs. Le Secrétaire Général à la Santé et l’Inspecteur Général sont chargés de l’exécution du présent arrêté, qui entre en vigueur dès sa signature.
L’arrêté ministériel du 17 septembre 2025 ne se contente pas d’énoncer un principe : il engage l’État à faire respecter, dans chaque centre de soins, l’obligation morale et légale de secourir. Mais au-delà de l’intention, c’est la capacité institutionnelle à garantir l’effectivité de cette mesure qui sera scrutée. Car dans un système hospitalier souvent confronté à la pénurie, à la surcharge et à la précarité, l’interdiction du refus de soins ne suffira pas sans un accompagnement budgétaire, logistique et humain.
Ce texte marque une avancée normative incontestable. Il rappelle que la vie ne se négocie pas, et que l’urgence vitale ne peut être soumise à des conditions. Reste à savoir si cette parole politique saura se traduire en actes durables, dans les couloirs surpeuplés des hôpitaux comme dans les dispensaires reculés du pays.
Merveille Maleya


