À peine un mois après son entrée au gouvernement, Adolphe Muzito, vice-Premier ministre en charge du Budget, annonce une réorientation stratégique des priorités budgétaires pour l’exercice 2026. Interrogé par Christophe Boisbouvier sur les ondes de Radio France Internationale, l’ancien inspecteur des finances affirme que l’État congolais sera en mesure de « financer les infrastructures, équiper l’armée et améliorer les salaires ».
Cette triple promesse, formulée depuis Kinshasa, intervient dans un contexte de recomposition politique post-électorale, où les figures de l’opposition modérée sont progressivement intégrées à l’exécutif. Pour Muzito, cette transition ne relève pas d’un simple compromis politique, mais d’une volonté de « mettre les finances publiques au service de la reconstruction nationale ».
*Infrastructures, défense, fonction publique : les trois axes du redressement*
Selon le vice-Premier ministre, le budget 2026 devrait consacrer une part significative aux investissements dans les infrastructures, longtemps considérées comme le talon d’Achille du développement territorial. Routes, écoles, hôpitaux et réseaux énergétiques figureraient parmi les priorités.
Sur le volet sécuritaire, Muzito évoque une montée en puissance de l’armée nationale, dans un contexte marqué par les tensions persistantes à l’Est du pays. L’équipement des forces armées, souvent critiqué pour son opacité et ses insuffisances, serait revu à la hausse.
Enfin, la revalorisation des salaires des agents de l’État, régulièrement promise mais rarement concrétisée, est présentée comme un levier de légitimation de l’administration publique et de lutte contre la précarisation des fonctionnaires.
L’intervention de Muzito sur RFI, média international à forte audience en Afrique francophone, n’est pas anodine. Elle vise à rassurer les partenaires extérieurs tout en préparant l’opinion nationale à une éventuelle réforme budgétaire ambitieuse. Reste à savoir si les arbitrages internes au gouvernement permettront de traduire ces annonces en actes, dans un pays où les contraintes macroéconomiques et les urgences sociales se chevauchent.
Merveille Maleya


