Après des mois de suspense judiciaire, le verdict tant attendu dans le procès de Constant Mutamba Tungunga, ancien ministre de la Justice de la RDC, sera rendu ce mardi 2 septembre par la Cour de cassation. Accusé de détournement de deniers publics à hauteur de 19 millions de dollars, Mutamba est au cœur d’un dossier qui divise les milieux politiques et sociaux du pays.
Devant la cour, le ministère public réclame une sanction sévère : dix ans de travaux forcés, assortis d’une privation des droits civiques et politiques pour une décennie, ainsi qu’une exclusion de toute fonction publique. Les magistrats doivent décider si Mutamba a bien enfreint les règles de passation des marchés publics en attribuant un contrat via une société fictive, Zion Construct, sans siège ni personnel, afin de détourner des fonds destinés à la construction d’une prison à Kisangani.
L’accusé, quant à lui, rejette vigoureusement ces accusations, dénonçant un complot politique visant à mettre fin à sa carrière. « Mes convictions chrétiennes m’empêchent de détourner des fonds publics », a-t-il affirmé dans sa dernière déclaration, un discours soutenu par ses avocats qui réclament son acquittement au motif d’un manque de preuves tangibles.
Mercredi dernier, une forte présence policière a marqué les abords de la Cour de cassation, témoignant de la tension qui règne à l’approche du verdict. Le Conseil supérieur de la magistrature a appelé au calme, rappelant que la justice sera rendue « en âme et conscience », insistant sur l’indépendance des juges et mettant en garde contre toute pression populaire ou influence des réseaux sociaux.
Ce procès, qui cristallise les débats sur la lutte contre la corruption en RDC, pourrait bien marquer un tournant décisif dans la gestion des affaires publiques du pays.
Merveille Maleya


