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0 Ce 30 août, le Centre Culturel d’Afrique, en face du Palais du Peuple, sera le théâtre du deuxième Congrès de l’Union Sacrée de la Nation (USN). Un moment de vérité pour le président Félix Tshisekedi, à la tête d’un pays fracturé, d’une coalition ébranlée et d’une opinion publique à bout de souffle.
Malgré les accords de paix signés à Washington et Doha, les rebelles du M23-AFC, soutenus par Kigali, maintiennent leur emprise sur des zones clés du Nord-Kivu. L’armée piétine, les négociations s’essoufflent, et la population s’interroge : où est passée la promesse de paix ? Le chef de l’État est sommé de sortir du flou stratégique et d’assumer une posture de commandement.
Inflation galopante, franc congolais en chute libre, chômage endémique… L’économie congolaise vacille, et les ménages trinquent. Le pouvoir d’achat s’effondre, les prix explosent, et l’État peine à amortir le choc. Le Congrès de l’USN ne pourra éluder cette urgence sociale : des réponses concrètes sont attendues, pas des slogans.
La plateforme présidentielle est minée par les rivalités, les ambitions personnelles et les querelles de leadership. Ce congrès vise à rétablir l’ordre : révision de la charte, nouveau règlement intérieur, et appel à une discipline politique. André Mbata, secrétaire permanent, parle de refondation. Mais les observateurs restent prudents : les mots ne suffisent plus.
En tant que Haute Autorité de l’USN, Félix Tshisekedi doit trancher. Fini les compromis dilatoires : il lui faut incarner l’autorité, restaurer la cohérence de l’action publique et renouer avec les attentes populaires. Le temps des équilibres tactiques semble révolu — place à la clarté, à l’efficacité, et à la redevabilité.
Ce deuxième Congrès n’est pas un simple événement partisan. C’est un test politique grandeur nature, un révélateur de la capacité du régime à se réinventer, et une opportunité — peut-être la dernière — de redonner du souffle à une gouvernance en perte de vitesse. Reste à voir si les résolutions adoptées seront suivies d’effets… ou si elles rejoindront le cimetière des promesses non tenues.
Merveille Maleya
