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0 Chère Première Ministre Judith Suminwa Tuluka,
En tant que citoyen engagé et préoccupé par l’avenir de notre belle nation, je me permets de vous adresser cette lettre ouverte, non seulement à vous, mais à l’ensemble de la classe politique congolaise, qu’elle soit de la majorité ou de l’opposition. Aujourd’hui, je souhaite attirer votre attention sur un sujet d’une extrême gravité : le débat sur la révision, la modification ou le changement de notre constitution. Dans un contexte où notre pays est déjà meurtri par des décennies de conflits, de crises et d’instabilité, je m’inquiète profondément des conséquences que pourrait avoir une telle initiative sur la cohésion nationale. Il est essentiel de comprendre que toute tentative de changer les règles du jeu constitutionnel risque de raviver des tensions sous-jacentes, de fracturer notre tissu social et de nous exposer à des influences néfastes, notamment celles qui viennent de l’extérieur, comme le Rwanda à travers l’AFC-M23-RDF. L’histoire nous a enseigné que les décisions hâtives et mal réfléchies peuvent avoir des effets dévastateurs. N’avons-nous pas déjà vécu, le 17 mai 1997, l’ascension de l’AFDL, qui a changé notre destin de manière irréversible ? Il est impératif que nous tirions des leçons du passé. Nous ne pouvons pas nous permettre de jouer avec le feu, car ceux qui le font porteront une responsabilité écrasante devant l’histoire et devant les générations futures. Je vous en conjure, Madame la Première Ministre, votre rôle et votre responsabilité sont d’une importance capitale. Vous avez le pouvoir de rassembler, de pacifier et de préserver l’unité nationale. En tant que leader, il est de votre devoir d’écouter la voix du peuple, celle qui crie pour la paix, la stabilité et la prospérité. La vraie force d’un gouvernement réside non seulement dans sa capacité à gouverner, mais aussi dans sa capacité à maintenir l’harmonie et à protéger les valeurs fondamentales qui unissent notre nation. Je vous appelle à faire preuve de conviction et de sincérité dans vos actions. Évitez les débats qui pourraient nous conduire à notre perte collective. Engagez-vous à créer un dialogue constructif qui privilégie l’unité et le bien-être de tous les Congolais, indépendamment de leur affiliation politique. La constitution est un socle sur lequel repose notre démocratie et notre liberté. Elle ne doit pas être manipulée à des fins personnelles ou politiques. Je vous exhorte, ainsi que toute la classe politique congolaise, à prendre des décisions éclairées qui favoriseront la paix et la cohésion. L’avenir de notre pays est entre vos mains. Ne laissez pas l’histoire vous juger pour des choix qui pourraient mener à la division et à la souffrance. Cette lettre ouverte vise uniquement à susciter une réflexion profonde sur l’importance de l’unité nationale face à des enjeux politiques délicats. Elle appelle à la responsabilité et à la sagesse de ceux qui, pour le bien-être du peuple congolais, sont prêts à s’effacer pour faire avancer la cause commune.
Je vous prie d’agréer, Madame la Première Ministre, l’expression de ma considération distinguée.
TEDDY MFITU
Polymathe, chercheur et écrivain
