0 
0 Les signaux de la situation humanitaire dans le Nord-Kivu demeurent au rouge depuis l’intensification des hostilités entre les troupes gouvernementales et le M23.
Des milliers de Congolais fuyant la guerre ont trouvé refuge dans des camps de fortune autour d’agglomérations supposément encore en sécurité. Il y a peu, OCHA a même dénombré près de 3 millions de déplacés dans le pays dont la plupart sont concentrés dans le Nord-Kivu.
Dans des sites d’hébergement, ils sont confrontés à des réels défis liés notamment à l’alimentation, aux soins de santé, au logement et à d’autres besoins primaires. Toujours selon OCHA, face à un choix cornélien, ils sont plus de 350 mille qui ont fini par regagner leurs localités ces derniers mois en dépit de la présence sur place des rebelles du M23.
L’aide du gouvernement congolais qui, du reste, n’est pas régulière, appuyée par celle des philanthropes n’arrive toujours pas à répondre au besoin pressant et croissant des populations vulnérables.
Face à l’impasse et aux cris de détresse, le gouverneur militaire du Nord-Kivu, le général Peter Chirimwami, a promis un appui supplémentaire aux personnes déplacées.
« Je réaffirme la collaboration du gouvernement provincial pour rendre un appui efficace aux milliers de déplacés et communautés affectées qui n’ont qu’un seul rêve, celui de retourner dans leurs milieux respectifs », a-t-il affirmé.
Par ailleurs, les humanitaires sont victimes d’attaques d’hommes armés. Ce qui amenuise les chances de voler au secours des nécessiteux.
En marge de la célébration de la journée mondiale de l’aide humanitaire ce lundi 19 août, Bruno Le marquis, coordonnateur humanitaire en RDC a même déploré que 6 humanitaires aient été assassinés entre janvier et juin dernier alors que 11 autres ont été enlevés.
« Cette année, cette commémoration revêt une signification particulière dans le contexte de la République démocratique du Congo en raison de l’escalade des attaques contre les populations civiles et les acteurs humanitaires. Six travailleurs humanitaires ont été tués et 11 ont été enlevés entre janvier et juin de cette année avec plus de 200 incidents ayant visé les humanitaires sur le terrain », a-t-il déploré.
Entre début juillet dernier et août, les États-Unis ont décrété une trêve humanitaire dans la guerre du M23 au Nord-Kivu. Par sa décision, Washington disait vouloir « permettre le retour volontaire des personnes déplacées et fournir au personnel humanitaire un accès sans entrave aux populations vulnérables ».
Toutefois, la trêve n’a pas servi à grand-chose étant donné l’hostilité et la tension qui sont restées perceptibles sur la ligne de front et ses environs.
Jean Ngaviro
